Ce vendredi 14 mars 2025, la modification du calcul du Nutri-Score a été annoncé par le Gouvernement. Cette décision s’explique par des enjeux de santé publique, notamment le surpoids et l’obésité.
Qu’est-ce que le Nutri-Score ?
Il s’agit d’un système d’étiquetage nutritionnel sur la base du volontariat. Le Nutri-Score d’un produit est évalué entre A et E, A étant la meilleure qualité nutritionnelle et E la moins bonne.
Mis en place en octobre 2017, il a deux objectifs principaux :
- Informer le consommateur : La qualité nutritionnelle des produits doit être explicite et transparente. Les consommateurs doivent pouvoir comparer facilement et rapidement les produits pour faire le choix qui leur correspond le plus.
- Inciter les producteurs à améliorer la qualité de leurs produits : Pour être le plus concurrentiel possible, un producteur doit, entre autres, s’adapter aux tendances de marché. Les consommateurs recherchent des produits de plus en plus sains. Leur évaluation Nutri-Score est donc un critère d’achat influent. Les producteurs sont incités à adapter la teneur en sel, sucre, matières grasses… de leurs produits.
Par ailleurs, en avril 2024, 1 406 entreprises (distributeurs, marques leaders de leur marché, PME) étaient engagées en France dans la démarche Nutri-Score. Leur part de marché représentait 62% du volume des ventes en 2024.
L’efficacité prouvée du Nutri-Score
Ce système a été instauré pour lutter contre les problèmes d’obésité en France. En effet, aujourd’hui, un Français sur deux est en situation de surpoids ou d’obésité. Adopter une alimentation plus saine est l’une des solutions à ce problème. Un lien est observé entre une alimentation saine et une bonne santé ainsi qu’avec la diminution des risques de maladies chroniques.
Depuis sa mise en place, de nombreuses enquêtes ont été réalisées pour tester l’efficacité du Nutri-Score.
D’une part, les consommateurs ont en grande partie accepté ce système. En 2023, une étude de Santé Publique France démontre que même si le Nutri-Score est parfois utilisé comme critère secondaire. Ou encore, que les consommateurs peuvent se montrer méfiants envers le calcul du Nutri-Score. La majorité des utilisateurs du Nutri-Score y sont fidèles depuis sa mise en place.
D’autre part, les produits entrants sur le marché sont plus sains. En effet, une étude américaine de 2022 a démontré que la qualité nutritionnelle des nouveaux produits sur le marché s’améliorait.
Les changements
Les scores de 30% à 40% des produits seront amenés à changer. Voici les principaux changements :
- Les huiles ayant une teneur en acides gras saturés plus faible seront notées B et non plus C. Ce sera notamment le cas de l’huile d’olive, de colza ou de noix.
- La classification des poissons gras riches en oméga 3, comme les sardines, les maquereaux etc., sera affinée.
- La différenciation des féculents complets riches en fibres (pain, riz), des féculents raffinés sera facilitée.
- La distinction entre les produits salés et sucrés sera améliorée. Leur teneur en sel ou en sucre aura plus d’influence sur le Nutri-Score.
- L’évaluation des boissons sera aussi revue :
-L’eau sera la seule boisson notée A.
-Les boissons à faible teneur en sucres seront mieux notées.
-Les boissons avec édulcorant ne seront plus notées B mais de C à E.
-Le score du lait, des laits aromatisés et sucrés, des yaourts à boire et des boissons végétales (amande, soja, riz…) sera calculé avec l’algorithme des boissons pour faciliter la comparaison.
À partir du 16 mars 2025, les entreprises disposent d’un délai de 2 ans pour appliquer le nouveau Nutri-Score sur leurs emballages. En outre, un encadré « nouveau calcul » sera appliqué pour indiquer les produits dont le score est calculé avec les nouvelles règles.
À l’échelle européenne
Le système de Nutri-Score a été adopté en France, mais aussi dans 6 autres pays européens : l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Suisse et l’Espagne.
Une modélisation menée par l’OCDE établit le Nutri-Score supérieur aux autres logos nutritionnels. De plus, elle a estimé que l’adoption volontaire du Nutri-Score par les 27 pays de l’Union Européenne éviterait près de 2 millions de cas de maladies non transmissibles entre 2023 et 2050.
Néanmoins, l’harmonisation du Nutri-Score à l’échelle européenne fait débat.
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