Si la crise du Covid a révélé une vérité, c’est bien celle-ci : « Le travail, c’est la santé, rien faire, c’est la conserver » (merci Henri Salvador). Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui cherchent à concilier vie privée et professionnelle, persuadés que le statut d’auto-entrepreneur (AE) est la solution idéale. Mais, et si on nous avait menti ?
Auto-entrepreneur : vous avez dit auto-entrepreneur ?
Depuis 2009, avec la loi sur la modernisation de l’économie, Nicolas Sarkozy a réinventé le monde du travail en introduisant le statut d’auto-entrepreneur. Bien qu’il soit facile d’obtenir ce statut (pas besoin de manuel pour les nuls), il existe certaines limites : il ne faut pas dépasser 77 700 € pour les prestations de services, et 188 700 € pour les activités commerciales.
Cependant, malgré les nombreux avantages, ce statut est-il vraiment la révolution promise ou une nouvelle forme de précarité dans une société déjà fragile ?
Un monde à la dérive
Vivre à la vitesse d’une Fast Society… quel rêve, n’est-ce pas ? Mais si devenir auto-entrepreneur revenait à s’engager dans l’ubérisation du travail ? Je vous entends déjà crier au modernisme. Pourtant, attention à cette fausse bonne idée, qui devrait plutôt être réservée à une activité secondaire.
Pourquoi ce statut séduit-il tant les employeurs ? La réponse est évidente : il leur permet de se dispenser de charges sociales et de bénéficier d’une flexibilité totale en matière de droit du travail. Concrètement, un employeur peut faire appel à un auto-entrepreneur sans avoir à lui proposer de contrat de travail. Cela signifie qu’il n’y a ni contrat, ni indemnités de licenciement, ni recours aux prud’hommes. Un rêve pour certains, un cauchemar pour d’autres.
La précarité d’un statut en apparence séduisant
Prenons l’exemple d’un salarié qui décide de quitter son CDI pour devenir sculpteur. C’est bien de suivre ses rêves, mais cela vaut-il le coup si cela compromet la stabilité financière ? Être auto-entrepreneur, c’est vivre avec des revenus incertains, fluctuant en fonction des commandes, ce qui n’est pas sans risques. De plus, pour valider ses trimestres de retraite, il faut générer un chiffre d’affaires allant de 11 355 à 20 275 € annuels, une réalité bien différente de celle d’un salarié qui valide ses trimestres avec un revenu brut de 1 761 € par trimestre.
Le calcul est simple, mais cruel : le montant pris en compte pour la retraite d’un AE dépend de son chiffre d’affaires après abattement forfaitaire, ce qui réduit considérablement le montant de la pension.
L’isolement financier
Autre point préoccupant : l’accès à la propriété. Les banques hésitent souvent à accorder un prêt à un auto-entrepreneur, le considérant comme trop fragile financièrement.
Enfin, que se passe-t-il en cas de maladie ou de cessation d’activité ? La réponse est simple : rien. L’auto-entrepreneur ne bénéficie d’aucune prestation compensatoire, ce qui le laisse souvent démuni face à une situation imprévu.
Alors, êtes-vous toujours convaincus ?
Et si on arrêtait d’être égoïstes ?
En général, on travaille pour soi-même, pour son confort et son avenir. Mais peut-être est-il temps de réfléchir à l’impact de nos choix sur la société dans son ensemble. Il est peut-être grand temps de dire stop à l’individualisme qui détruit nos liens sociaux et de repenser notre avenir collectif.
Saviez-vous qu’en 2025, il y aura seulement 1,67 actif pour 1 retraité, et que ce ratio pourrait descendre à 1,5 d’ici 2060 ? Cela m’a donné envie de poser la question à Chat-GPT : quel serait l’impact sociétal d’une société où plus de 50 % des travailleurs seraient auto-entrepreneurs ? Voici sa réponse :
Impact sociétal d’une majorité d’auto-entrepreneurs :
- Flexibilité accrue : Plus de liberté pour choisir ses missions.
- Précarisation de l’emploi : Moins de stabilité et de protections.
- Affaiblissement des syndicats : Moins de pouvoir pour négocier les conditions de travail.
- Système de protection sociale sous pression : Moins de cotisations et des risques pour les retraites et la sécurité sociale.
- Transformation des entreprises : Diminution des CDI, développement du freelancing, et risque de dumping social.
- Augmentation des inégalités sociales : Un fossé de plus en plus large entre les riches et les travailleurs précaires.
La liste est longue et préoccupante.

Envie de découvrir plus d’astuces ?
Retrouvez nos articles précédents et suivez-nous sur Instagram pour ne rien manquer des dernières nouveautés ! 📲
Découvrez aussi notre Jobboard pour trouver les meilleures opportunités professionnelles !